« D'azur à deux fers de lance adossés et touchant les bords de l'écu, joints par un bâton, mis en fasce, accompagné en chef et en pointe d'une rose; le tout d'argent coupé de l'un dans l'autre
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Vendin
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PARTICULARITES LOCALES

Langue.

 Les habitants de la commune de Neuilly-le-Vendin parlent un français mélangé d’un assez grand nombre de mots patois, tels que : beille (ventre), blin (bélier), bère ( berceau), beuyer (beugler), berdancer (remuer), biser (embrasser), bulot (petite gerbe), berniques (yeux), couâ (corbeau), il chet (il tombe), couapiau (copeau), se chévir (se suffire), craquoi (mauvais fusil), chantiau (gros morceau de pain), coupiau (étoupe), coupier (accoupler), diaber (herser), étout (aussi), ergancier (églantier), érignée (araignée), équerviche 
(écrevisse), foutre (mettre, donner), goule (gueule, figure)- y m’a foutu par la goule (il m’a donné un coup de poing sur la figure), hâe (haie), haricotier (homme peu loyal), gars (garçon), garsette (fille), ilen (ici, là), juper(appeler), landois(licou), mignen(petit enfant), pouche(sac), pigner(pleurer), lait betelé(lait caillé), rande(andain), subier(siffler), tétan(tante), querir(chercher), yanda(gland), etc. 
Ces mots, pour la plupart, tendent à disparaître à mesure que l’instruction se répand, et ne sont plus guère employés que par les gens d’un certain âge ; par contre, la prononciation, qui est très défectueuse, paraît devoir se conserver plus longtemps. Beaucoup de personnes prononcent encore art à la troisième personne du pluriel de certains verbes, et disent : y mangeant, pour ils mangent. Le son eau se prononce iau dans les noms : coutiau(couteau), martiau(marteau). Dans beaucoup de mots, les sons a,o,oi se prononcent é : yéner(glaner), arrécher(arracher), abéyer(aboyer), créyance(croyance), Pésson(poisson), adrés(adroit), - blé, clé, plé se prononce bié, quié, pié : bié(blé), cerquier(sarcler), peupier(peupler). On prononce longuement beaucoup d’a brefs de même qu’on fait souvent sonner des consonnes à tort. On entendra dire : là zà tu ouie subier, la couleuvre dans la hâe, pour : as-tu entendu siffler la couleuvre dans la haie. 
On a aussi une grande tendance à prononcer les è ouverts comme des é fermés. 
Costume, mœurs. - Le costume et les mœurs des habitants de Neuilly ne présentent aucune particularité qui les distingue de ceux des communes voisines. La blouse y est, ainsi que dans toute la contrée, le vêtement que préfèrent les hommes, fidèles à la coutume de leurs ancêtres. 

Caractère.

 Plutôt sombre que gai, peu communicatif, légèrement dissimulé, très réservé, défiant même à l’égard des étrangers qu’il appelle (hors-vint), loyal et franc en apparence, mais manquant souvent de ces deux qualités dans ses relations commerciales, préférant un procès à un accommodement, poussé en cela par son excessif amour du coin de terre qu’il entend léguer intact à ses enfants : tel est, en général, le vieux paysan de Neuilly, sur lequel on sent qu’a soufflé le vent de la Normandie. 
Les jeunes gens, et surtout les ouvriers, qui, au contact des habitants de la ville ont pris une certaine teinte de civilisation plus raffinée, sont plus gais, plus expansifs, sans excès, d’un caractère plus ouvert et d’un commerce plus agréable et plus facile. 
 
Superstition.

Avant que l’instruction n’eut éclairé l’intelligence des habitants de la contrée, leur ignorance n’avait d’égale que leur superstition, entretenue par les récits légendaires des grand’mères, que les enfants écoutaient avec une religieuse frayeur, lorsque, le soir, la famille était réunie dans la sombre chaumière, à peine éclairée par la faible lueur du foyer. 
C’était l’âge d’or des fées. 
Les retraites de ces mystérieux personnages étaient les gorges de Villiers, - rochers qui, sur le territoire de la commune de St Ouen-le-Brisoult, enserrent le lit de la Gourbe, affluent de la Mayenne et les rochers de St Calais, - Aujourd’hui, saut-à-la-biche, sur la Doucelle. 
Leur puissance était aussi grande que la confiance qu’on avait en elle : elles pouvaient tout. Quelquefois génies du mal, elles étaient le plus souvent des êtres bienfaisants à qui le paysan recourait dans ses moments de détresse. Lui manquait-il un cheval, un bœuf, une charrue, ou tout autre objet nécessaire à son exploitation ; il s’empressait de le demander à la mystérieuse enchanteresse. S’il avait le don de lui plaire, il était persuadé qu’il trouverait l’objet demandé à sa porte, le lendemain à son réveil. 
La charité chrétienne, si vive dans les premiers temps du christianisme, avait peut-être fait quelques-uns de ces miracles que l’ignorance attribuait aux fées. Ce qui le ferait supposer, c’est que le mystérieux personnage n’avait pas le don de la divination, car il n’accordait exactement que ce qu’on lui demandait ; et si, par exemple, le soc manquait à la charrue, il fallait faire une nouvelle demande pour l’obtenir. 
Cette croyance aux fées s’est conservée jusqu’en plein XIXeme siècle, et il n’y a pas longtemps encore, on trouvait à Neuilly des gens à l’intelligence bornée croyant fermement aux sorciers ; peut-être même en existe-t-il encore aujourd’hui. On en cite qui se sont laissé extorquer une partie de leur avoir par des empiriques peu scrupuleux. 
De ces croyances devaient nécessairement naître des pratiques superstitieuses, qui étaient nombreuses, et se manifestaient particulièrement à l’occasion des mariages. 
Le jour de la cérémonie religieuse, la mariée ne chaussait ses souliers qu’à l’entrée de l’église. A ce moment, un de ses amis avait soin d’introduire, à son insu, une pièce d’argent dans son soulier du pied droit. Il la préservait ainsi des maléfices auxquels elle était exposée pendant la messe, particulièrement au moment de l’élévation. 
On était persuadé aussi que l’époux dont le cierge brûlait le plus lentement survivrait à l’autre. 
Au sortir de l’église, si l’époux désirait pour premier né un garçon, il avait soin de faire présenter l’eau bénite à sa compagne par la main d’un homme. Si c’était une main de femme qui la lui présentait, le premier né devait être une fille. 
Lorsque plusieurs mariages se célébraient le même jour, les époux qui, les premiers, recevaient la bénédiction nuptiale, avaient seuls chance et bonheur. 
Pour rien au monde on n’aurait voulu se marier certains jours ou au mois de mai ; on aurait cru s’exposer, ainsi que ses enfants, aux plus grands malheurs. 
Le dimanche à la grand’messe, si, au moment de l’élévation, la cloche tintait en même temps que sonnait l’horloge du clocher, une personne devait mourir dans la semaine. 
Partant en voyage, rencontrer dans son chemin un prêtre, une religieuse ou certains oiseaux portaient malheur. 
Si l’on voulait obtenir une bonne récolte de sarrasin, il fallait le semer le 1er, le 3, le 5, le 7ou le 9 juin. 
Pour préserver ou guérir les enfants des convulsions, on les plongeait dans l’eau de certaines fontaines ; ce qui explique la mortalité que nous avons constatée au commencement du siècle. 
 
Revenants

 La croyance aux revenants était aussi profondément enracinée. Pendant longtemps, on entendit, sans jamais rien voir, dans un champ situé au haut du plateau qui fait face au bourg, de l’autre côté de la Mayenne, une voix qui répétait sans cesse : « Prends une raie à droite et mets la à gauche ». 
L’opinion était que le propriétaire de ce champ l’avait agrandi aux dépens du voisin. Quand la voix cessa de se faire entendre, on crut que le propriétaire du terrain usurpé, qui demandait restitution avait pardonné. 
Un autre revenant se voyait aussi fréquemment au carrefour de la Croix-Rouge (ainsi nommé à cause de la croix peinte en rouge qui s’y trouvait) à l’angle du chemin de la Pallu et de celui de la Rosière. Aux rares passants que la curiosité poussait à s’approcher de lui, il disait d’une voix sépulcrale : « Passez votre chemin, et n’ayez pas peur. » 
Le revenant qui fit le plus de bruit dans la contrée, et dont le souvenir est encore présent à toutes les mémoires, fut sans contredit celui de la Baratte, ferme située dans la commune de St Calais-du-Désert, sur les confins de celle de Neuilly. 
On l’avait nommé Marianne. Il était la terreur des habitants de la ferme dans les bâtiments de laquelle il faisait beaucoup de bruit à certaines époques de l’année, principalement à la Noël. 
Ce fantôme ne permettait pas au fermier d’attacher tous ses bœufs à l’étable ; il avait la bizarrerie d’en vouloir un, toujours le même, qui fut libre ; mais il ne permettait pas ) cet animal, quelque méchant qu’il fut, de faire de mal aux autres. 
Lui seul le nourrissait sans qu’on s’en aperçut, et si quelqu’un s’avisait de jeter du fourrage dans son râtelier, ce fourrage disparaissait aussitôt, Malgré cela, le bœuf était toujours le plus gras. 
Le fermier n’avait jamais à craindre de manquer de fourrage pour cet animal, car, alors même que son fenil était vide, il lui suffisait de dire : « Marianne, ne jette pas de foin à son bœuf. » Aussitôt le râtelier s’emplissait, car Marianne avait l’esprit de contradiction. 
Malheur à celui qui eut osé s’opposer aux bizarreries de l’étrange personnage ; il se fut exposé à ses vengeances qui devaient être terribles, car on parle de gens rôtis à la Noël. Par contre, Marianne était tout à fait inoffensive à l’égard de ceux qui se conformaient à ses volontés. 
La plupart de ces revenants devaient être le fait de gens malintentionnés, qui exerçaient ainsi des vengeances personnelles, et dont les actes, singulièrement exagérés par des esprits superstitieux que troublait a peu, tournaient au surnaturel. 
Quant à l’origine de ceux qui apparaissaient aux environs des croix et des cimetières, elle semble remonter au temps des anciennes pénitences canoniques, que l’église imposait à ceux qui s’étaient rendus coupables de crimes. Les pénitents les accomplissaient la nuit, en se déguisant pour n’être pas reconnus. 
Aujourd’hui, grâce à la lumière de l’instruction, fées et revenants ont disparu. 
 
Assemblées.

 La paroisse de Neuilly-le-Vendin est placée depuis longtemps sous le patronage de la Vierge, dont elle célèbre la fête le 8 septembre. 
Vers 1792, le comte de Montreuil, seigneur de Vaugeois, avant de partir pour l’exil, fit don à l’église d’une statue de la Vierge qui en orne encore une des chapelles aujourd’hui. Il est probable qu’à cette occasion des fêtes publiques eurent lieu : d’où l’origine de celle qui se célèbre chaque année le dimanche qui suit le 8 septembre, et à laquelle viennent prendre part un grand nombre d’habitants des communes voisines. 
On appelle cette fête l’angevine, du nom des foires qui se tiennent à Laval à la même époque, et ou se rendaient autrefois beaucoup d’habitants de l’Anjou. 
 
FIN 
 
 
Les renseignements, pour cette monographie, ont été puisés aux sources suivantes : 
1) Archives de la commune et de la paroisse. 
 
2) Notice historique de Neuilly-le-Vendin, par M. LAMARRE, ex-instituteur. 
3) Dictionnaire de LE PAIGE. 
 
4) Dictionnaire historique par GREGOIRE ; 
5) M. LEMONNIER, conducteur des ponts et chaussées, à COUPTRAIN, et un octogénaire, M. YVON, en ont aussi fourni.